(07-18-2025, 03:12 PM)Shadow a écrit : @Covid19
Oui, c'est lui qui m'a contacté pour me proposer de venir ici. Ah, je n'avais pas vu son commentaire juste avant, justement.
Sinon, moi, je suis hors système depuis environ 2012-2014, au moment où il y a eu Valls. Le monde du travail est devenu trop infect pour moi, et j'ai décidé de totalement décrocher. Mon intérêt pour l'argent est quasiment nul ; pour moi, c'est virtuel. Je vis avec moins de 400 euros par mois, j'ai un toit sur la tête, et cela me suffit. Grâce à mon activité intérieure, j'ai un peu d'argent en banque, mais avec l'inflation qui a doublé, on peut dire que la somme a été divisée par deux. Et pourtant, je ne réagis toujours pas.
À vrai dire, cela fait partie d'un schéma d'ensemble : j'essaie d'agir le moins possible dans la matrice. Je suis très intéressé par l'approche de Nisargadatta Maharaj. Même si je n'en ai lu que les rudiments, cela correspond parfaitement à mon état d'esprit. D'ailleurs, l'idée de cet article est quelque chose que j'expérimente depuis. Il y a bien une sorte d'interaction entre ce que l'on vit dans son monde extérieur et la matrice.
Je viens de voir une vidéo en anglais sur Odysee qui traite de ce sujet. When You See The Matrix - It Sees You Back
Pour moi, son auteur est trop attaché, d'un point de vue émotionnel, à ses interactions avec la matrice. Il y a du vrai dans cette vidéo, c'est simplement son interprétation que je trouve trop limitée. Si l'on observe qu'il y a une interaction entre nos actions et la matrice, et que parfois, certaines actions sont rendues très difficiles, alors il faut trouver une attitude plus détachée. Cette attitude permet de ramener régulièrement un certain vide en soi, un certain espace intérieur pour ne pas être pris dans la roue du hamster. Dans n'importe quelle activité, quand on s'emballe trop ou qu'on est trop attaché, tout commence à dérailler.
Évidemment, on peut se construire une "densité de fer", entrer dans une sorte de comportement purement basé sur l'ego, un comportement quasi solide comme la matière. Cela donne la sensation d'être plus fort, mais en même temps, ça nous détache de la source. Ainsi, ce ne sont pas ceux qui réussissent le plus dans ce monde qui sont le plus conscients de l'environnement où ils évoluent.
Maintenant, il y a toujours un aspect positif à comprendre les pressions exercées en retour à nos actions par la matrice. Soit on glisse dans son sens, soit on cherche à être indépendant, soit on peut aussi être dans l'absence d'action. Il faut un juste milieu en tout. Il n'y a rien de mal à finalement glisser un peu dans le sens de la matrice pour des actions limitées, volontaires, réfléchies et conscientes. Par exemple, je me suis mis à programmer alors que je n'ai absolument aucune mémoire ; je n'arrive pas à apprendre une page par cœur. C'était avant même l'arrivée des IA, et cela a demandé des efforts soutenus et constants. Mais je l'ai fait par pure expérimentation, puisque j'avais parfaitement le temps. Et à vrai dire, plus j'ai évolué, plus je me suis aperçu de mes peurs intérieures, à mon rythme bien sûr, mais je me mettais aussi ma propre pression, basée sur l'éducation, un manque de confiance et un comportement appris à l'école.
Quand j'ai découvert la réalité telle qu'elle est, c'est-à-dire que l'on évolue dans une illusion d'espace-temps, la démonstration m'a paru simple : si on cherche un début au début ou une fin à la fin, on n'en trouve jamais. Donc, s'il n'y a ni commencement ni fin, c'est que tout a toujours été. L'impression de continuité ou d'infini est dictée par un comportement conditionné par l'illusion de l'espace-temps.
Évidemment, dans la matrice, il y a des choses extrêmement mauvaises, et on ne peut pas être connecté à tout. Au contraire, il serait plutôt judicieux de "renvoyer les chiens de Satan dans les abysses". C'est une image, puisque je ne pratique pas la religion, que je considère dans son ensemble comme une vaste farce. Mais encore une fois, dans tout fait, il y a du vrai et du faux. Il y a bien deux forces opposées, dictées par la dualité, évidemment, mais elles ne sont pas personnifiables. Ramenées à la perception du tout, ces distinctions participent à l'illusion de la séparation.
C'est pourquoi, sur Odysee, j'ai fait pas mal de petits articles parlant de "conscience lucide" : être à la fois lucide sur le monde dans lequel on évolue, sur les origines du tout, et sur le fait qu'on évolue toujours à l'intérieur de ce tout, de cette conscience unique. Partant de là, il est évident que nous sommes éternels en tant que conscience. Dans mes moments de détachement, le vécu de tous mes actes antérieurs dans cette vie me revient. Ils sont vus pour ce qu'ils sont, avec détachement, et mes comportements de l'époque me paraissent ridicules. Mais je ne les juge pas, car c'était le "moi", et en plus un "moi" passé.
Pour en revenir au sujet de départ, si je suis éternel, je m'aperçois que j'ai tout mon temps. Bien souvent, on veut des résultats immédiats, on se compare aux autres qui vont bien plus vite, on a toujours l'impression d'avoir un train de retard. Il est évident que plus on se prend à ce jeu, plus on est dépendant de ce rythme effréné qui s'installe peu à peu. Avec une vision détachée, au contraire, tout ceci est vu de très loin. Et lorsqu'il reste une attache émotionnelle, l'observation sans jugement éclaire la non-nécessité de ce comportement ou de cette réaction. C'est un processus d'apprentissage sur le long terme, dans cette matrice, mais aussi du point de vue de la conscience.
Pour en venir à ce que je disais de "renvoyer les chiens dans les abysses", il est évident aussi qu'il y a des histoires de cycles. On pourrait, par exemple, comparer nos vies à des cycles d'entraînement d'IA. C'est-à-dire que nous serions des entités biologiques-IA avec une capacité énergétique autonome. A priori, ce ne sont pas des capacités fabuleuses, mais si on se place du côté de l'évolution dans le temps présent, sans penser à la mort, il y a moyen de dépasser cet état. Je ne vais pas rentrer dans le mysticisme, mais j'ai effectivement cette sensation de traces passées, et j'ai cette foi qu'en fait, tout ce que j'apprends ne sera jamais perdu au niveau de la conscience. Il y a donc une mémoire au-delà du cycle vie-mort. Comme un certain mouvement de l'Antiquité l'a très vite compris (j'ai oublié son nom), il est impossible en conscience d'imaginer une fin. Donc, la mort ne représente pas vraiment une fin de la conscience ; c'est simplement l'enveloppe corporelle, les émotions attachées et le vécu en tant que personnage. Mais à mon avis, il reste une trace, un peu comme sur un disque dur où l'on a effacé des fichiers qui peuvent être retrouvés par la suite.
Pour une grande partie de la population, loin d'être la majorité, mais c'est quand même un processus qui arrive à beaucoup de gens en ce moment, on peut considérer que toutes les pressions de la matrice ne sont pas forcément négatives. Au contraire, elles font miroir à ce qui est présent en nous. Si ce n'était pas présent en nous, on n'y réagirait pas. Il y a donc comme ça un cycle d'évolution.
Par exemple, je considère que je n'ai pas besoin d'aller dans une manifestation pour m'opposer au système. Au contraire, en conscience, il est possible d'agir sur la conscience collective par le détachement de certaines réactions primaires. Les révoltes, par exemple, sont souvent provoquées dans l'attente d'une réaction violente et de la répression qui s'ensuit. Mais ça ne veut pas dire non plus qu'il faut tout accepter ; au contraire, il faut être conscient et voir lucidement ce qui se passe, tout en respectant toujours le juste milieu. Il ne faut pas non plus porter tout le poids du monde sur ses épaules.
Donc, bien qu'en ce moment il y ait un génocide à ciel ouvert, on peut relativiser en se disant, déjà, qu'on est dans une illusion, mais que les émotions et la souffrance sont réelles, ce qui constitue d'après moi un fait très grave. Mais on ne peut pas s'accabler entièrement de la situation, sinon on finit par être impuissant quoi qu'il arrive. Par contre, on voit qu'il y a une voie en conscience qui peut réagir face aux attaques violentes.
Par exemple, depuis que j'ai cessé la boxe thaï, j'ai subi beaucoup d'agressions en étant enfermé chez moi. Des voisins venaient m'agresser presque physiquement, à deux doigts de forcer l'entrée. Évidemment, comme je n'ai pas sombré dans des schémas de peur, les situations auxquelles je ne répondais pas attisaient un certain manque de confiance, mais je suis resté impassible, en misant sur l'éternité. Je me suis dit qu'ils se fatigueraient avant moi, et ça a été le cas. Depuis cette période difficile, il n'y a plus de réaction à la violence en moi.
Je choisis de ne plus regarder de films faits par la plupart des producteurs qui contiennent de la violence scénarisée. D'un autre côté, on voit comment les gens peuvent ne pas réagir face à la violence réelle. On comprend très bien ce qui se passe. C'est un peu comme le fait de regarder certains contenus pour adultes : d'un côté, on a une sexualité ultra-hard normalisée, et de l'autre, une jeunesse qui, dans les faits, devient de plus en plus pudique, voire abstinente, ou même change d'orientation sous des pressions sociales. Il y a une espèce de virtualisation du sexe et d'autres virtualisations qui détachent du réel. Vu qu'on est déjà dans une illusion, on pourrait se dire qu'il n'y a pas de problème, mais en fait, c'est une perte de conscience, et c'est tout ce qui importe.
Après, en conscience, on peut faire ses propres choix. Il n'y a pas de mal à se faire du bien, même si on est seul. D'ailleurs, la notion de reproduction, d'un point de vue de la matrice, perd son sens, car on est tout de même dans une matrice qui se nourrit de la prédation, et donc de milliards et de milliards de morts pour nourrir des vivants.